Propositions de textes

Au cœur de l’actualité :

  • Géopolitique. Guerre en Ukraine : vers un bourbier en Europe ?

    Un an après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, le conflit semble s’engager dans le temps long. Une situation qui laisse envisager la naissance d’un « Vietnam » européen. Avec FRANCIS WURTZ Député honoraire PCF au Parlement européen et ex-président du groupe GUE/NGL, et auteur (1) PASCAL BONIFACE Géopolitologue, fondateur et directeur de l’Iris, et auteur (2) et ANNA COLIN LEBEDEV Maîtresse de conférences en science politique à l’université ParisNanterre, et autrice

  • « Quelle  boussole ? », le 29 avril 2021 – par Patrick Le Hyaric

« Tel qu’il s’expose à nous, le paysage politique a des aspects plus qu’effrayants. 89 % des électeurs ayant voté pour l’extrême droite au premier tour de la présidentielle de 2017 déclarent d’ores et déjà qu’ils le referont en 2022. Il s’agit de loin de l‘électorat le plus déterminé… et nombreux. Les différents courants réactionnaires totalisent ainsi près des deux tiers de l’électorat.

Ici est posé un problème majeur : le peuple de gauche, dans sa diversité, se lèvera ou se relèvera-t-il face à une droite, certes diverse, en compétition, et parmi laquelle il convient désormais de ranger l’essentiel du macronisme, mais portée par un même vent mauvais soufflant sur l’ensemble du monde, et par rafales en Europe ? » […]

Quelle  boussole ?

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  • « Le rêve de Diderot à l’époque du Big Data » par sylvestre HUET, Journaliste scientifique

Peut-on encore parler de démocratie pour des sociétés devenues dépendantes de technologies obscures à la plupart des citoyens ? Alors que l’ignorance du savoir constitué ne diminue pas,  ce nouveau défi lancé à la volonté démocratique interroge les partisans d’une transformation sociale renouvelant les espoirs d’émancipation du vingtième siècle.

Sylvestre HUET

Le rêve de Diderot à l’époque du Big Data

  • “Le Covid-19 s’en prend aux échanges internationaux : il ne les annule pas, il les perturbe”, Interview de Jean-Michel VALANTIN à Télérama

Hypersiège : tel est le concept saisissant que développe le chercheur Jean-Michel Valantin, 51 ans, dans ses derniers ouvrages, dont L’Aigle, le Dragon et la crise planétaire, récemment paru aux éditions du Seuil. De plus en plus de pays, explique ce spécialiste de géopolitique et d’études stratégiques, se retrouvent désormais comme en état de siège, sous la pression des dérèglements environnementaux planétaires. À l’image du Bangladesh, littéralement « assiégé » par les effets combinés de la montée des eaux, de la déforestation, de la multiplication des cyclones, d’une insécurité alimentaire et sanitaire chronique. À l’image aussi des États-Unis, de l’Inde ou de la Chine. Et si c’était le cas, depuis plusieurs mois, de la moitié de l’humanité, brutalement immobilisée, confinée et encerclée par un virus né de la déforestation effrénée ? Retour sur un nouveau paysage géopolitique et stratégique, marqué par la montée des risques liés à l’environnement.

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Interview de Jean-Michel_VALANTIN

https://www.telerama.fr/idees/le-covid-19-sen-prend-aux-echanges-internationaux-il-ne-les-annule-pas,-il-les-perturbe,n6635819.php

  • La chronique de Jean-Claude Guillebaud : l’immensité spatiale privatisée, Sud-Ouest le 7 Juin 2020

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« Une chose est sûre : toute l’aventure spatiale planétaire est d’ores et déjà métamorphosée. Faut-il s’en réjouir ? Ovationner aveuglement l’exploit ? Je n’en suis pas sûr. Pourquoi ? On ne tardera pas, me semble-t-il, à déchanter en réalisant que l’univers tout entier devient ainsi la proie de la société marchande. C’est la logique du profit qui sera la (seule) règle du jeu. » […]

JeanClaudeGuillebaud

l’immensité spatiale privatisée_ Jean-Claude Guillebaud

  • « Renault : l’expérience du grand bluff » par Patrick Le Hyaric, le 04 juin 2020

Le défilé qui a réuni des milliers de manifestants à Maubeuge pour le maintien de l’usine Renault a été une excellente et heureuse manière d’inaugurer la déconfinement. C’est encore la mobilisation des salariés qui a empêché la fermeture de la Fonderie de Bretagne, filiale menacée du groupe automobile.

L’unité dans l’action de toutes les forces disponibles, élus, syndicats, gilets jaunes, citoyens, est dès maintenant indispensable pour instaurer un rapport de force avec le capital et ses commis et les empêcher de dessiner seuls les contours du « monde d’après ». Car chaque jour qui passe lui donne un furieux goût d’avant, comme si la crise avait accéléré, précipité toutes les tares du néolibéralisme. […]

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Renault : l’expérience du grand bluff

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  • « Covid-19 : pourquoi tant de confusions ? » Par sylvestre HUET, Le 2 juin 2020

La confusion règne toujours sur les recherches thérapeutiques visant à mettre au point des traitements antiviraux efficaces contre le Sars-Cov-2. Vendredi dernier, les trois Académies concernées (des sciences, de médecine et de pharmacie) ont publié un communiqué commun qui alerte contre la dispersion et le manque de coordination des études, mais aussi le manque d’éthique dans la communication des résultats. Les citoyens peuvent en effet légitimement se mettre en colère devant la confusion provoquée par le manque de coordination qui interdit de trouver de manière fiable les réponses aux questions posées quant à l’efficacité et à la mesure des effets secondaires négatifs des différents traitements proposés ou mis en oeuvre. […]

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Covid-19 : pourquoi tant de confusions ?

  • Éditorial – Construire un grand mouvement citoyen et populaire contre la domination du capital. Par Frédéric Boccara, économiste

La crise que nous vivons est à la fois sanitaire et économique, de façon indissociable. Chaque jour vient le rappeler. On sait que la crise économique avait commencé avant avec un net ralentissement de la croissance et un reflux des marchés financiers. La pandémie en a été un catalyseur, un accélérateur. Mais il faut aussi voir que si la pandémie est devenue une véritable crise sanitaire, contrairement à d’autres pandémies, c’est parce que la domination du capital et de sa logique de rentabilité sur tous les champs de la vie économique et sociale a mis l’hôpital et l’ensemble de notre système de santé à bas, dans ses différents aspects (industrie incluse). Sans oublier le fait que l’impératif de profit à tout prix a conduit à bien trop retarder les décisions nécessaires.

Face à ces crises « siamoises », sanitaire et économique, l’irresponsabilité des dirigeants politiques de notre pays, depuis le début, est révoltante. Elle nourrit la colère. Nous avons tardé à dénoncer cette irresponsabilité. Il s’agit de donner un sens politique à cette colère et à cette irresponsabilité. […]

Frederic Boccara PCF  sans credit sans frais

https://enavantlemanifeste.fr/2020/05/05/editorial-construire-un-grand-mouvement-citoyen-et-populaire-contre-la-domination-du-capital-par-frederic-boccara/?fbclid=IwAR3aI7_IxZQNYDFZ8eqSllHzI1mjbeT8WkG70CEAr8bCuX6wWbg2Snj3D2U

  • « Le choc de cette crise va provoquer la révolution » : Entretien avec Jean Ziegler, l’homme qui veut en finir avec le capitalisme

Clique : Vous avez écrit le livre Le capitalisme expliqué à ma petite fille, en espérant qu’elle en voit la fin. Aujourd’hui, on se rend compte que les sociétés occidentales dépendent de la croissance, du cycle ininterrompu de l’équilibre production-consommation. Est-ce que ce système a déjà été aussi fragilisé qu’en ce moment de confinement ?
Jean Ziegler : Tout d’abord, j’aimerais dire une chose : nous vivons sous la dictature des oligarchies du capitalisme financier qui dominent le monde. Je vous donne un chiffre de la Banque mondiale : l’année dernière, les 500 plus grandes sociétés transcontinentales privées, tous secteurs confondus, ont contrôlé 52,8% de toutes les richesses produites sur la planète. Ils dictent leurs lois aux États les plus puissants, qui dépendent d’eux.

Donc oui, cet ordre capitaliste du monde est remis en question gravement et a montré sa fragilité depuis le début de la pandémie actuelle. Tout à coup, le gouvernement français découvre qu’il dépend totalement de puissances périphériques pour des substances qui sont vitales pour la population. Par exemple, le fait qu’il y ait eu une pénurie de masques, le fait qu’il manque des médicaments qui sont déterminants pour combattre le virus, parce qu’ils sont fabriqués en Inde et en Chine. Le capital va toujours là ou il fait un maximum de profit, c’est-à-dire où les frais de production sont les plus bas. Donc le principe de la maximalisation du profit se révèle comme étant un principe meurtrier.

JeanZiegler

https://www.clique.tv/covid-19-jean-ziegler-lhomme-veut-finir-capitalisme/?fbclid=IwAR3A7bCkwKOaOi_sXm3WDiNTcvZuTeoXbf81TKBNWH0Pn-WhyNJ_1u0ubWY

  • Crise sanitaire : « Pour les dictateurs en herbe, il n’est plus très difficile d’abattre toutes les libertés » Par Robert REDEKER

Que faire quand on est sur le seuil d’une ère de privation des libertés ? Au Groupe Français d’Education Nouvelle  (GFEN) nous avons dénoncé en plusieurs occasions les procédures qui, pour régler un problème, consistent à culpabiliser les acteurs qui participent de ce problème, en lieu et place d’une analyse de la complexité et des contradictions. Redeker ici confirme. Souvent c’est un moyen de masquer les responsabilités réelles ou le manque de courage face aux actions nécessaires. Mais c’est aussi une des voies qui expliquent la naissance et la contagion de la « servitude volontaire »  étudiée par Etienne de La Boétie en 1576. Dans l’article ci-dessous le philosophe Redeker  lance un avertissement qui parlera à tout le monde. Culpabilisation, et conditionnement technique sournois dénoncé depuis longtemps par Jacques Ellul et Charbonneau nécessitent de nouvelles approches critiques. […]

RobertRedeker

Un appel de juin_TexteRedeker

  • Ariane Mnouchkine : “Je ressens de la colère devant la médiocrité, les mensonges et l’arrogance de nos dirigeants”

Réclusion des aînés, mensonges, infantilisation… Ariane Mnouchkine ne cache pas son indignation face aux couacs du pouvoir. Et la directrice du Théâtre du Soleil milite pour que l’art vivant, essentiel à la société, ne soit pas oublié.

Depuis 1970, à la Cartoucherie de Vincennes, Ariane Mnouchkine révèle grâce au théâtre l’ange et le démon qui sommeillent en nous. Qu’elle monte Eschyle, Shakespeare, Molière, qu’elle s’inspire du réel, la directrice du Théâtre du Soleil explore la limite entre le bien et le mal. Terrassée par le Covid-19, elle s’est réveillée dans une France confinée où les théâtres étaient à l’arrêt, artistes et intermittents sans travail, salles de représentation fermées. […]

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  • Place aux travailleurs et aux travailleuses

La reprise de l’activité ordonnée dans l’urgence par le président de la République est l’occasion rêvée pour le gouvernement et le grand patronat de rendre à nouveau invisibles et corvéables les millions de travailleurs et de travailleuses qui ont si vaillamment répondu à l’urgence sociale et sanitaire.

Non seulement ceux et celles-ci ont dû continuer à travailler sans que les conditions sanitaires aient été réunies par un Etat défaillant, mais les voilà désormais soumis à des impératifs de reprise de l’activité avec des droits amputés. A leurs postes, ces travailleurs ont pourtant montré l’étendue du pouvoir qu’ils possèdent. Un pouvoir entravé, nié par la suprématie exclusive du pouvoir actionnarial. Le pouvoir symbolique acquis durant la période de confinement doit se transformer en pouvoir effectif. A défaut, les jours d’après risquent de ressembler furieusement à ceux d’avant, en pire. […]

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Place aux travailleurs et aux travailleuses

  • « La vie quotidienne des personnes en institutions médico-sociales après le confinement » Par Marc LOSSON

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La crise de la pandémie passée, la fin de l’enferment autoritaire des personnes très vulnérables, le sentiment de honte de cela que nous portons en nous, sont l’occasion de repenser singulièrement la vie en EHPAD ou dans les établissements médico-sociaux accueillant des personnes handicapées…de rêver le monde pour l’habiter.

Les observations et les critiques énoncées ci-dessous concernent tout autant les très vieilles personnes habitant en EHPAD que les personnes handicapées habitant en établissement médico-social. Le secteur médico-social est fracturé entre ces deux groupes de population de taille démographique très différente. Cette catégorisation du manque d’autonomie et de la perte d’autonomie est un facteur supplémentaire de stigmatisation et a permis une redistribution des moyens budgétaires d’une façon très différente, que l’on pourrait considérer injuste, si l’on considère que ce n’est ni l’âge, ni le handicap qui sont les marqueurs de la perte d’activités. […]

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  • SANTE : 4 questions à Matthieu MONTALBAN, des économistes atterrés, maitre de conférence, université de Bordeaux, par Manca alternativa.

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La crise sanitaire actuelle révèle un grand nombre de défaillances, d’incohérences, d’insuffisances et de graves pénuries. Limitons-nous au secteur de l’industrie pharmaceutique où l’on constate des situations de quasi rupture de stocks, en particulier pour des médicaments vitaux.

Pourquoi en est-on arrivé là ?

Les économistes néolibéraux et les fameux experts qui monopolisent quotidiennement les écrans de télévision ou qui sévissent dans une presse écrite bien pensante, évitent pudiquement d’en donner les raisons. Tout au plus reconnaissent-ils du bout des lèvres le problème de la délocalisation des substances actives – pour l’essentiel en Chine et en Inde – sans en donner les causes, ni en pointant les responsabilités.

Vous faites partie des Economistes atterrés dont la réputation n’est pas de s’inscrire dans la pensée économique unique et qu’on ne voit pas souvent à la télé, vous avez sans doute un autre regard sur l’industrie pharmaceutique. Nous souhaiterions vous poser quelques questions à ce sujet. […]

SANTE : 4 questions à Matthieu MONTALBAN

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Dans le meilleur des cas, avertit le FMI, l’économie mondiale devrait connaître une forte contraction économique de 3% cette année, « soit un recul bien plus marqué que lors de la crise financière de 2008-2009 »[1]. Rappelons que la croissance mondiale avait ralenti avant la pandémie: 3,6% en 2018 et 2,9% en 2019.

Les pays avancés seront très affectés : États-Unis (-5,9%), Zone euro (-7,5%), Royaume-Uni (-6,5%), Allemagne (-7%), France (-7,2%), Italie (-9,1%), Espagne (-8%). Seule l’Asie parviendrait à afficher une légère croissance positive, 1,2% pour la Chine et 1,9% pour l’Inde, insignifiante en regard des besoins immenses de leurs populations.

Avant la crise sanitaire, l’ OIT estimait déjà à 25 millions le nombre d’emplois supprimés en 2020. Ce sera largement dépassé : 38% de la population active mondiale (1,25 milliards de personnes) sont directement menacés car « intervenant dans un des secteurs paralysés par la pandémie »[2], notamment au Moyen-Orient et en Asie.

Le chômage devrait croître de 40% dans la zone euro cette année, selon le FMI: 9,2% de la population active en 2020 contre 6,6% en 2019. Il pourrait tripler aux États-Unis. De fait, le taux de chômage dans la zone OCDE[3] était en hausse à 5.6% en mars 2020 (contre 5.2% en février 2020), soit 37 millions de chômeurs (+2,1 millions). Les premières données d’avril recueillies par l’organisation « reflètent une hausse sans précédent », notamment aux États-Unis où le taux de chômage atteindrait 14,7% (4,4% en mars). […]

YvesDimicoli

https://www.economie-et-politique.org/2020/05/21/crise-mondiale-du-deconfinement-a-la-deconfiture/?fbclid=IwAR3mwSpQcnU3tJpiqMwNFyE6Jwnd93PKuiXOi8068L9-z8X8bC0GYiZ5lS0

  • « Misère des universités et universités de la misère » Par Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire.

La Loi de programmation pluriannuelle de la recherche défendue par le gouvernement ne concerne pas seulement les membres de l’enseignement supérieur. Parents, ce sont vos espoirs, vos efforts individuels et financiers, et l’avenir de vos enfants qui sont en jeu et qui risquent d’être plus encore mis à mal si ce projet liberticide et inégalitaire est adopté. De même pour les lycéen·ne·s et les étudiant·e·s. 

https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/040220/misere-des-universites-et-universites-de-la-misere

Si Macron s’obstine à ne pas faire droit aux revendications des enseignant-e-s, chercheur-e-s et étudiant-e-s qui n’ont eu de cesse de multiplier appels, tribunes et actions diverses, l’action collective deviendra une nécessité impérieuse et nombre des personnes concernées, comme les personnels des hôpitaux hier et aujourd’hui, s’estimeront en situation de légitime défense.

https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/200520/misere-des-universites-et-universites-de-la-misere-suite

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  • Une lettre des éditions La Dispute en hommage à Lucien Sève

Lucien Sève est mort le 23 mars 2020. Chacune et chacun d’entre nous a perdu un ami, un camarade, un collègue, un auteur. Lucien a été un grand philosophe marxiste – ou marxien comme il s’est défini lui-même –, un chercheur infatigable, communiste partisan puis indépendant, de cette indépendance qu’il cherchait constamment comme il le fit lorsqu’il devint éditeur : directeur des Éditions sociales de 1970 à 1982, écarté pour tentative d’autonomie, et l’un des fondateurs des éditions La Dispute et des nouvelles Éditions sociales, autogérées, en 1997. Nous voulons lui rendre un premier hommage éditorial, le partager avec vous, lectrices et lecteurs, amies et amis  de nos maisons d’édition. Nous mettons à votre disposition un long et important texte de Lucien, rédigé entre mars et juin 2012 : « Urgence de communisme », publié dans l’ouvrage Aliénation et émancipation. Précédé de Urgence de communisme, suivi de Karl Marx : 82 textes du Capital sur l’aliénation (La Dispute, 2012).

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  • « Le trou noir du capitalisme. Pour ne pas y être aspiré, réhabiliter le travail, instituer les communs et socialiser la monnaie », Par Jean-Marie HARRIBEY

Conférence/débat avec Jean-Marie HARRIBEY, économiste, membre du Conseil scientifique d’Attac, autour de son dernier livre publié aux éditions du Bord de l’eau, « Le trou noir du capitalisme. Pour ne pas y être aspiré, réhabiliter le travail, instituer les communs et socialiser la monnaie », (Le Bord de l’eau, 2020, 298 p., 20 €), animée par Matthieu MONTALBAN, économiste, Université de Bordeaux.

  • Michaël Fœssel, philosophe : “Entre le divertissement futile et l’ennui profond, il y a une place pour la culture”

Pour le philosophe, auteur notamment du “Temps de la consolation”, il importe de s’entendre sur les mots. Ce que nous traversons est bien une crise, touchant aussi bien la sphère publique que l’intime. Nous n’en sortirons qu’à condition de réaffirmer nos libertés et d’apprendre à dépasser la peur. Télérama.

Michael Foessel en 2019

Philosophie de crise

  • « Donner de la voix » Par Patrick Le Hyaric

Chaque jour qui passe apporte son lot d’incertitudes, de doutes et de craintes sur un déconfinement dont la date a été décidée par un seul homme en excluant toute planification. S’il est bien sûr essentiel de faire repartir l’activité, ceci ne saurait en aucun cas mettre en péril la santé des travailleurs et des citoyens. Motivées avant tout par la défense des intérêts économiques et pour protéger le pouvoir de poursuites pénales, les mesures de déconfinement se révèlent une à une, imprévoyantes, inégalitaires et dangereuses. […]

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Donner de la voix

  • « De sondes en carottes… sur le travail et l’exploitation. » Par Vincent TACONET

On a dit souvent, et à juste titre, que la littérature ignorait, édulcorait, ou caricaturait le
monde du travail, des travailleurs, des petites gens.
Mais la littérature a ses exceptions, parfois magnifiques, parfois efficaces ; qu’elle le
veuille ou non elle re-présente, elle rend présent le monde réel, et parfois la littérature en devient la représentante, le porte-paroles des sans voix, et sans voie. […]

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ZOLA et la représentation du travailleur

  • « Lettre ouverte d’un néo-aquitain aux franciliens. » Par Jean-Christophe Mathias

Alors que se profile aujourd’hui un pays coupé en deux, où les citoyens du nord-est ne vont pas pouvoir accéder à leurs espaces verts, d’autres citoyens, à l’autre bout de la France, n’ont rien trouvé de mieux que de lancer une pétition demandant de rouvrir les plages pour aller faire du surf. Des maires et des parlementaires de Nouvelle-Aquitaine demandent même cette ouverture au plus vite. Nous nous apprêtons donc à voir défiler à la télévision française, d’un côté des images de surfeurs sur la côte atlantique et de randonneurs dans les Pyrénées, et de l’autre de parcs et jardins interdits au public au milieu des tours en béton de Seine-Saint-Denis…[…]

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Lettre ouverte aquitain franciliens

  • « Penser l’après : Le confinement, un rite de passage ? » Par Vanessa Oltra et Gregory Michel

Nous sommes plus de trois milliards de personnes à être confinées en ce moment, soit la moitié de la population mondiale. Face au caractère inédit de la situation, il est tentant de croire qu’un changement fort adviendra « après » la crise. Mais sortirons-nous vraiment transformés par cette épreuve ? À quoi ressemblera « l’après » ? […]

image-20200424-163110-1clubj3  Vanessa Oltra    image-20200128-81346-zjh3wp Gregory Michel

https://theconversation.com/penser-lapres-le-confinement-un-rite-de-passage-135744

  • Jean-Marie Harribey, économiste atterré : «L’épidémie du Covid-19 a mis sur la table ce qu’on croyait impossible : distinguer les besoins essentiels des futiles ou nocifs»

[…]

Un autre des points sur lesquels vous insistez est le caractère nécessairement démocratique et pluriel que doivent prendre les chemins de l’alternative que vous appelez de vos vœux. Pourquoi ?

Jean-Marie Harribey.Parce que les chemins de la révolution aboutissent à des impasses quand elle n’est pas pensée comme un processus démocratique. C’est toute la leçon du XXesiècle. C’est en ce sens que la planification de la transition écologique et sociale peut servir de boussole de transformation. Loin d’une étatisation de l’économie et d’une centralisation des décisions, la planification peut prouver son efficacité si elle s’insère dans le processus de socialisation, c’est-à-dire de remise dans les mains de collectifs de travailleurs et de citoyens des décisions d’orientation de la vie collective. »Les chemins de la révolution aboutissent à des impasses quand elle n’est pas pensée comme un processus démocratique. C’est toute la leçon du XXesiècle. »L’épidémie du Covid-19 a mis sur la table ce qu’on croyait impossible : distinguer les besoins essentiels des futiles ou nocifs, et donc désigner quelles sont les activités les plus utiles à la société : produire du soin par des soignants ou de la publicité par des agences de com, produire de l’éducation par des enseignants ou de l’e.commerce sur des plateformes, mener de la recherche scientifique ou de la spéculation par des traders ? En bref, le confinement vient de prouver que la vraie richesse, ce n’est pas la marchandise et sa valeur d’échange, mais la valeur d’usage des biens et services essentiels. […]

Jean-Marie

Distinguer les besoins essentiels des futiles et nocifs(1)

  • « Nationaux-républicains: le grand retour? » Par Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire.

Que la crise sanitaire présente et celle économique, sociale et financière qui va suivre, sans doute beaucoup plus longue et plus terrible encore pour les salarié-e-s et les précaires, elle a déjà débuté en fait, suscitent de nombreuses envolées lyriques, patriotiques et souverainistes relatives à la grandeur de la France et à la nécessité de renforcer son indépendance ; il n’était pas nécessaire d’être grand clerc pour le prévoir.
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  • Le réseau Salariat Bordeaux lance une pétition pour le jour d’après !

Propositions pour répondre à l’urgence sanitaire par un nouveau mode de production

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La situation exceptionnelle d’aujourd’hui exige autre chose que le soutien moral aux personnes les plus concernées (#OnApplaudit), bien qu’il parte d’un sincère respect et désir de les soutenir dans leurs tâches éprouvantes. L’hôpital public est exsangue et la crise sanitaire aggrave encore la situation. Depuis des mois (années), la mobilisation des personnels de santé pour dénoncer l’austérité sans fin du secteur hospitalier et de la santé en général n’a jamais été entendue. Nous faisons collectivement le constat d’échec de la politique de destruction de notre système de protection opérée par tous les gouvernements depuis 30 ans. […]
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  • Barbara Stiegler : “la crise sanitaire actuelle est le pur produit du néolibéralisme”, Interview aqui.fr

La crise sanitaire semble être le révélateur des failles du modèle néolibéral français de la santé publique. Vous l’aviez expliqué dans votre livre « Il faut s’adapter » (1). Etait-ce prémonitoire ?

B.S. : Je n’ai eu aucune prémonition, j’ai même pris tardivement la mesure de cette pandémie. Mais c’est vrai sur le fond, mon livre démontre l’écueil du modèle néolibéral, un choix qui entraîne l’explosion des mobilités, l’accélération des rythmes, la compétition effrénée pour les ressources, autant de facteurs qui conduisent à une destruction des systèmes, qu’ils soient sanitaires, éducatifs, sociaux ou qu’ils touchent des corps vivants et des écosystèmes. Des crises comme celle-là vont se reproduire si on ne change pas. […]

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  • « Covid 19 : Un moment antilibéral pour quelle sortie ? » Par Michel Cabannes, économiste

Le Covid 19 constitue un choc majeur pour la société qui va au-delà du nombre de ses victimes.  Il marque le retour du tragique dans le monde occidental développé depuis que s’éloignait le souvenir des deux guerres mondiales. Il fait prendre conscience  de notre vulnérabilité en dépit des progrès de la science.  Il réintroduit l’incertitude dans un monde qui se pensait contrôlable.  Il promeut la sécurité dans la hiérarchie des préoccupations humaines.  

Sur le plan économique, « le coronavirus ne contamine pas un organisme sain, mais un organisme déjà atteint de maladies chroniques » souligne Michel Husson (1). Les fragilités structurelles du capitalisme persistent du fait des limites sociales et écologiques de l’accumulation du capital, comme l’analyse Jean-Marie Harribey (2). Les ripostes face à l’épidémie provoquent une chute de la production conduisant à une grave crise économique et sociale dans le monde. […]

Michel CABANNES

MC 2020 4 Covid 19 moment antilibéral

  • « Patience » par Frédéric Lordon, 17 avril 2020

Bien sûr il y a d’abord la souffrance physique (de ceux qui sont malades), la souffrance morale (des proches, des soignants), la souffrance psychique (du salariat chair à canon). Mais il y a aussi, pour bon nombre d’autres, la souffrance politique : assister à ce délire, et n’y rien pouvoir. À un moment, on en revient toujours à l’os : la politique, c’est la co-présence des corps parlants — et agissants. L’épidémie met en panne la politique. Elle ne laisse debout que le gouvernement — qui, précisément, prospère en étant séparé. Et n’aime rien tant que les sujets à l’isolement.  Mais c’est vrai qu’il y a de quoi souffrir au spectacle passif d’un gouvernement emporté dans le chaos psychique de son chef.[…]

FLordon

https://blog.mondediplo.net/patience

  • « Emmanuel Macron invoque « les jours heureux » ? Chiche ! » Par Henri Peña-Ruiz, Philosophe

Les jours heureux…L’intitulé du programme du Conseil National de la Résistance (15 Mars 1944), repris par le Président de la République, inaugure-t-il un tournant politique radical ? On aimerait bien le croire, tant la crise actuelle ébranle de fond en comble le monde comme il va, ou plutôt comme il allait, c’est-à-dire très mal. Que penser du discours ambiant et de sa mise en scène politique par le Président ? «Il y aura un avant et un après…Cette fois ci, on a compris et tout va devoir changer. Plus jamais çà ! » Il contraste avec le programme néo-libéral dont Denis Kessler avait indiqué le but en octobre 2007 :«  Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ». […]

Henri Pena_Ruiz

_LES JOURS HEUREUX__ CHICHE! HP

  • « Ne les laissons plus décider de nos vies » Par Alain Bertho, Sociologue,
Chaque jour qui passe, le pouvoir étale son incompétence dans la crise que nous vivons. Cette dramatique défaillance est structurelle. Elle s’enracine dans des transformations récentes de l’État. Elle met en danger nos vies. Elle n’a qu’un antidote : la mobilisation de l’intelligence populaire à l’œuvre aujourd’hui dans les hôpitaux et les quartiers. C’est à elle de construire le monde d’après.[…]
AlainBertho

https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/200420/ne-les-laissons-plus-decider-de-nos-vies

  • « Solutionnons radicalement le problème des retraites » Par François Marchal (Très noir…!)

A cause des multiples craintes pour l’avenir qu’engendre la crise du Covid-19, combinées à la lassitude déprimante du confinement, il nous est difficile d’apprécier à sa juste valeur la pertinence des choix stratégiques remarquables de nos dirigeants en guerre. Faisant d’une pierre deux coups, leur gestion de cette crise est pourtant en train de résoudre radicalement le problème des retraites.
  • Patrick Chamoiseau : «le virus a tout bouleversé, mais nos imaginaires sont restés pour ainsi dire sidérés »

Entretien. Confiné à Paris, loin de la Martinique, l’écrivain nous fait part de ses réflexions sur « l’embâcle et la débâcle » consécutives à la pandémie et au saccage de l’intérêt général. Souhaitant un « après » véritable, craignant le « non-événement », Patrick Chamoiseau en appelle à une mise « en relation denos individuations questionnantes, solitaires et solidaires » pour vaincre le néolibéralisme, « véritable virus contre lequel nous n’avons pas encore trouvé de traitement ».Né en 1953 à Fort-de-France, en Martinique, Patrick Chamoiseau est l’auteur de nombreux romans et essais, maintes fois primés, dont Texaco,pour lequel il a obtenu le prix Goncourt, en 1992. Il est par ailleurs le nouveau titulaire de la chaire d’écrivain en résidence de Sciences-Po

https://www.humanite.fr/patrick-chamoiseau-le-virus-tout-bouleverse-mais-nos-imaginaires-sont-restes-pour-ainsi-dire-sideres

Interview de P Chamoiseau

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  • « Covid-19. Trois scénarios pour explorer le champ des possibles à l’horizon de la sortie de crise » par Alain Bihr

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La crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 présente un caractère doublement global : elle est à la fois mondiale et multidimensionnelle (non seulement sanitaire mais aussi économique, sociale, politique, idéologique, psychique, etc.). A ce double titre, elle déstabilise gravement le pouvoir capitaliste dans ses différentes composantes, en le mettant au défi de se renouveler, en inventant et développant de nouvelles modalités au-delà de la réinstauration des anciennes mises à mal.

Covid-19. Trois scénarios pour explorer le champ des possibles à l’horizon de la sortie de crise (I)

Du même coup, cette crise constitue aussi un défi lancé à toutes les forces anticapitalistes, lui aussi double. Défensivement, il doit anticiper sur la mise en œuvre de ces nouvelles modalités de domination capitaliste tout en cherchant, offensivement, à tirer profit de l’affaiblissement conjoncturel du pouvoir capitaliste pour faire évoluer le rapport de force en sa faveur, voire ouvrir des brèches susceptibles de s’élargir sur des perspectives révolutionnaires.

Covid-19. Trois scénarios pour explorer le champ des possibles à l’horizon de la sortie de crise (II)

  • « Monologue présidentiel et enfumage. » Par Patrick Le Hyaric

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Près de trente longues minutes. Trente minutes d’un nouveau monologue. Fidèle à son exercice mystique du pouvoir, le président a tenté de faire pénitence : il est revenu sur ses fautes dans un curieux exercice de contrition. En somme, une autre scène d’un autre acte de la même pièce de théâtre. Le tissu un peu rêche du costume de général en chef fut, cette fois, troqué pour une panoplie de velours de soie : c’est qu’il s’agissait d’être cajolant ! Comme Louis IX, dit le Prudhomme, devant ses « sujets », M. Macron a battu sa coulpe. C’est l’effet de cette mobilisation populaire, d’une conscientisation plus grande de nos concitoyens qui ne supportent plus les mensonges et les contradictions du pouvoir ? C’est en effet peu dire qu’il y eut « des failles », des « insuffisances », des « ratés », « trop de lenteur » et « des faiblesses de notre logistique ». La cause ? le président n’en veut dire mot. C’est l’austérité et la destruction de notre souveraineté industrielle au bénéfice de cette « prétendue mondialisation heureuse ». […]

Monologue présidentiel et enfumage.

  • « Brèves remarques sur un prétendu «macronisme» (1&2) » Par Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire.

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Qu’il semble loin le temps où un sémillant candidat à la présidence de la République publiait un livre au titre hyperbolique mais creux : Révolution (2016). Petit livre rouge-blanc-bleu destiné aux militants, aux cadres de son mouvement, aux ralliés de la première et de la dernière heure, et bien sûr aux Français afin que tous puissent découvrir les orientations de celui qui préparait ainsi sa courte marche vers l’Elysée.

https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/180420/breves-remarques-sur-un-pretendu-macronisme-1

https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/190420/breves-remarques-sur-un-pretendu-macronisme-2

  • « 116 ans : Plus utile que jamais ! » Par Patrick Le Hyaric

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116 ans : Plus utile que jamais !

L’Humanité souffle ce 18 avril ses 116 bougies. Ce journal plus que centenaire se mue en une plateforme de presse alternative qui continue de vous offrir chaque jour, chaque semaine, des informations nécessaires pour aider à penser les évènements et agir pour transformer le monde. Elle le fait dans des conditions éprouvantes pour toutes ses équipes, fortement mobilisées malgré le confinement. Dans cette période si spéciale, avec une crise sanitaire qui se double d’une crise de sens et alors que s’engage une féroce lutte sur « le futur », notre rôle prend une dimension nouvelle. C’est par la conjugaison d’un travail journalistique exigeant et le souci permanent de la réflexion que nous voulons faire œuvre utile. Avec pour boussole l’émancipation humaine, indissociable de la libération du travail, de la promotion de l’écologie et de la paix, de la défense des libertés démocratiques et républicaines.

  • Nombre de décès quotidiens par département

Exceptionnellement, pendant la pandémie du covid-19, l’Insee diffuse le nombre de décès par jour et par département. Les décès sont enregistrés dans la commune où ils ont eu lieu (et non au lieu de résidence). Les statistiques diffusées sont provisoires (se référer à la note méthodologique) et seront actualisées toutes les semaines. Par rapport aux semaines précédentes, la mise en ligne du vendredi 10 avril a été enrichie par une estimation des décès à Marseille, des statistiques sur les décès reçus par « envoi dématérialisé » à champ constant pour améliorer les comparaisons d’une année sur l’autre, et le détail des décès par sexe, âge et lieu de décès (établissement de soins, maison de retraite, domicile). Des précautions particulières doivent toutefois être prises dans l’analyse des données sur les lieux de décès, du fait de la proportion de bulletin de décès pour lesquels cette information est non renseignée, qui peut être élevée à l’échelle de certains départements et variable d’une année sur l’autre.

https://www.insee.fr/fr/information/4470857

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https://www.santepubliquefrance.fr/

  • « Les charognards à l’affût ! » Par Patrick Le Hyaric

« En même temps » qu’ils multiplient les éloges sur les personnels de santé des hôpitaux publics, nos gouvernants commandent en douce des rapports qui visent à poursuivre l’asphyxie de notre système de santé public !
Cette haute trahison, cette forfaiture, intervient alors que médecins, infirmiers ou réanimateurs se saignent aux quatre veines pour soigner et sauver des vies en mettant la leur en danger, du fait même des pénuries et négligences gouvernementales. Ce sale coup se prépare dans les arrière-cuisines peu ragoutantes des industries chimiques, des assurances privées, des banques et des cabinets ministériels. Les voici qui affûtent en bande organisée des projets pour tirer parti du drame planétaire et relancer le business capitaliste. […]

https://www.humanite.fr/les-charognards-laffut-par-patrick-le-hyaric-687367

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  • 15 associations et syndicats lancent une pétition pour un Jour d’Après écologique, féministe et social

https://www.humanite.fr/15-associations-et-syndicats-lancent-une-petition-pour-un-jour-dapres-ecologique-feministe-et-social

  • « Les camps de vieillards », Texte de marc Losson (auteur de VIEILLITUDE, édition augmentée, L’HARMATTAN 2020)

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  • « Le Covid-19 peut-il dénouer quelque chose ? » par Jean-Pierre Lecourt, Professeur d’économie, retraité de Science_Po Bordeaux, le 30 mars 2020,

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  • « La vie au ralenti » Par Jean-Marie Harribey, ancien Professeur agrégé de sciences économiques et sociales et Maître de conférences d’économie à l’Université Bordeaux

https://blogs.alternatives-economiques.fr/harribey

  • « Crise sanitaire, faillite politique » par Alain Bertho, Anthropologue

https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/250320/crise-sanitaire-faillite-politique

  • « Première chronologie de l’émergence du Covid-19 », par Pascal Marichalar , le 25 mars

https://laviedesidees.fr/Savoir-et-prevoir.html

  • « Coronakrach » par Frédéric Lordon, 11 mars 2020

https://blog.mondediplo.net/coronakrach

  • « Halte à la guerre contre le peuple : de vraies solutions ! » Par Stéphane Bonnéry Professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris VIII, Vendredi, 27 Mars, 2020

https://www.humanite.fr/halte-la-guerre-contre-le-peuple-de-vraies-solutions-686996

  • Frédéric Boccara, économiste : « voilà les vraies mesures à prendre en urgence », Vendredi, 27 Mars, 2020

https://www.humanite.fr/frederic-boccara-economiste-voila-les-vraies-mesures-prendre-en-urgence-686932

  • Covid-19 : Protéger la population, relever les défis de la crise – Contribution Du Parti communiste français, 31 mars 2020

Propositions PCF Covid19

  • « Quand la souveraineté revient au galop ! » Par Patrick Le Hyaric

Macron semble s’être découvert une subite passion pour la souveraineté. «Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne» s’est-il écrié. Diantre ! Au feu le « marché ouvert ou la concurrence est libre ». D’où sortent ils donc ? Le chef auto-proclamé de cette « drôle de guerre » contre un ennemi invisible, comble l’absence tragique de masques, de tests, de lits, de blouses, de respirateurs, bref de toutes les munitions dont il faudrait disposer, par des mots, toujours des mots grandiloquents. Rien que des mots couvrant leurs mensonges : « souveraineté », « indépendance ». Des mots qui tournent le dos à toute sa politique d’intégration forcée du pays à la mondialisation capitaliste, de respect des injonctions des institutions mondiales de la finance qui nous ont laissé si démunis en médicaments, masques, respirateurs et moyens pour faire vivre un système hospitalier performant. […]

Quand la souveraineté revient au galop !

  • « je suis en colère »  Lettre de  Hervé Féron, Maire de Tomblaine.

Je suis en colère

  • « Adam et Cathy » témoignage de Vincent Bordas

Adam et Cathy par V. Bordas

  • « A mes ami-es… » par Jean Dartigues

Adresse à mes amis par J Dartigues

« Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés ». La parabole de La Fontaine dans sa fable Les animaux malade de la peste traverse les siècles avec le même à-propos. Le virus est un grand niveleur de conditions. Il ne choisit ni le rang social, ni les origines de ses victimes. Dans son universelle cruauté il trace un trait d’égalité funeste entre les êtres humains et, ce faisant, fait craquer l’épais verni d’illusions qui recouvre nos sociétés. Et, débarrassées de leur chaire grasse, leur squelette n’est pas beau à voir. Car comme le conclut La Fontaine, seul importe au bout du compte de savoir si « vous serez puissant ou misérable ». Les travailleurs seront-ils à nouveau, comme le baudet de la fable, les victimes expiatoires de la crise actuelle et future?
C’est toute la construction de la société en classes sociales antagonistes, l’organisation de la production, la condition des travailleurs, la casse méthodique des solidarités publiques, les dogmes libéraux, les tares de la construction maastrichtienne de l’Europe, la futilité marchande, le désastre écologique poussant la nature à la vengeance, qui s’exhibent crument sous nos yeux ébahis. Le virus est devenu le grand révélateur du système d’inégalité et de prédation qui structure nos existences sous domination du capital. […]

Le virus ronge aussi … les dogmes capitalistes.

  • Journal de Confinement par un-e anonyme

JOURNAL DE CONFINEMENT

Au cœur de la réflexion et de l’action :

  • « Paradoxes du commun«  par Marie-Claude BERGOUIGNAN, Professeur à l’Université de Bordeaux, contribution aux rencontres de décembre 2021

Marie-Claude_Belis-Bergouignan

Le commun qualifie ce qui est le fait de deux ou plusieurs personnes ou choses, ce qui est partagé avec d’autres. Une « communauté » au sens large désigne le rassemblement plutôt stable – ou tout au moins recherchant la stabilité – de membres unis par l’histoire et/ou une culture, par l’intérêt, par un pacte de citoyenneté et/ou un projet. Ainsi, l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 énonce que « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune». Dans une société où, désormais, « les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit », l’utilité commune indique la volonté d’abolir les privilèges de naissance, mais exprime aussi les orientations citoyennes quant à la définition de l’intérêt
général.
Aujourd’hui,on répète à l’envi que les classes sociales, qui ont représenté l’élément-clé de structuration sociale font partie du passé, à tel point que le mot lui-même a presque disparu du
vocabulaire courant. Notamment, depuis son arrivée au pouvoir en 1981, le Parti socialiste a renoncé à évoquer le concept de lutte des classes, le consensus néolibéral en évacuant la réalité.
Au-delà, la classe sociale serait relayée par les clivages et discriminations de genre, de couleur de la peau ou d’orientation sexuelle, qui monopolisent depuis quelques années l’essentiel de
notre attention1. Le présent texte vise à interroger la portée et les apories sous-jacentes d’un débat public réduit à ces nouvelles dimensions.

Renouveler l’analyse des classes ?
Pour sortir du dilemme ‘Karl Marx contre Max Weber’, compte tenu de la répugnance des individus à se situer dans une classe sociale, on peut tenter de mettre en lumière de manière pragmatique la dynamique de recomposition des structures de classe. Les catégories sociales peuvent être déterminées2 en croisant un ensemble d’indicateurs, plus ou moins faciles à
documenter : le salaire, le revenu disponible, la consommation, le patrimoine, les pratiques culturelles, le diplôme, le réseau relationnel etc.
Cette approche permet de dévoiler les carences de la représentation consensuelle d’une France composée d’une grande classe moyenne (« deux Français sur trois »), dominée par une petite élite politico-économique et en-dessous desquelles subsisterait une vaste marge « d’exclus ». En réalité, il n’existe pas de définition officielle de la classe moyenne, parfois ciblée par « la population française située entre les 30% les plus pauvres et les 20% les plus riches, soit un ensemble qui représente 50% de la population »3. Cette méthodologie reste lacunaire, bien qu’une partition en six classes permette de distinguer : les catégories pauvres, les catégories modestes, les classes moyennes inférieures, les classes moyennes supérieures, les catégories aisées, les hauts revenus. Ce qui indique en réalité qu’il y a plusieurs « classes moyennes ».
Au-delà de ces clivages, on a assisté dans le long terme à la reconstruction des frontières entre cadres et ouvriers, frontières que certains avaient supposées abolies. D’une part, en dépit de la
réduction statique de l’écart des salaires de la période dite des Trente glorieuses, sa dynamique a bondi dès le ralentissement de la croissance. Du coup, le temps de rattrapage théorique entre
salaire ouvrier et salaire des cadres qui aurait pu s’envisager en une génération, en supposerait 6 au rythme actuel… En termes de revenu disponible, alors que les années de prospérité avaient
donné lieu au rapprochement des catégories extrêmes de la répartition, depuis lors en termes relatifs, c’est la quasi-stagnation.
L’effritement de la société salariale a remis en cause les acquis et les régulations du modèle social. Il n’a pas pour autant aboli les identités de classe, temporelle et culturelle5. En termes d’homogamie, la tendance à choisir son conjoint dans un espace sociologiquement proche perdure largement, la stabilité étant observée plus que l’hybridation. Les couples d’ouvriers ou d’employés ont vu s’évaporer leurs espoirs d’ascension, sauf à percevoir un héritage ou un legs. Derrière la possession ou non d’épargne et de patrimoine s’opposent ceux qui ont accès ou non
aux vacances, aux loisirs en tous genres, au temps rendu disponible par l’appropriation du travail d’autrui, notamment par la domesticité, à la maîtrise du temps long par l’accumulation
patrimoniale. L’inégalité des chances selon l’origine sociale devant l’école est patente : elle conditionne lourdement le destin dans l’institution scolaire et au-delà dans l’emploi. En ces
termes, le fait que les dés soient pipés à la naissance, phénomène central hormis pour ceux qui en nombre restreint s’en libèrent, conforte l’imperméabilité des classes sociales. En définitive, quel que soit le nom qu’on leur donne, les classes perdurent en termes d’intérêts divergents lisibles dans les tensions voire les conflits qu’ils génèrent. […]

Le texte complet est téléchargeable :

Paradoxes du commun- Marie-Claude Bergouignan

  • « Manuscrits philosophico-économiques de 1844 : le travail aliéné. » Une traduction de Pierre-Yves Modicom, Germaniste à l’Université Bordeaux-Montaigne

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  • « Des soins sans industrie ? » Par Jean-Pierre Escaffre, Jean-Luc Malétras, Jean-Michel Toulouse

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    Une analyse complète suivie de propositions claires et pragmatiques afin de reconstruire notre système de santé de façon pérenne.

    Des soins sans industrie ?

    Les auteurs préconisent un renouveau politique à travers une approche globale reposant sur trois piliers :
    – une réorganisation globale du pilotage politique et stra-tégique de La santé publique, reposant sur l’implication et l’écoute du personnel et des citoyens à l’échelon local.
    – Une démocratisation en profondeur du secteur hospitalier public, qui doit retrouver notamment une autonomie financière.
    – La création d’une filière industrielle dédiée dotée de Centres d’innovations technologiques et prototypages.

    « Un livre qui invite à construire, sans attendre, au présent, pour garantir l’avenir. « Refonder le lien entre système sanitaire et industrie », le défi est clairement énoncé ! Une invitation adressée aux soignants et aux patients, aux acteurs sociaux, aux citoyens, pour des transformations « de bonne santé ». A lire absolument. »
    Gérard Alezard

     » Un livre d’une brûlante actualité qui donne à réfléchir autour de solutions qui articulent meilleur accès au système de santé et renaissance de l’industrie française. » Gabriel COLLETIS

  • Jean-Marie Harribey, économiste, « Le trou noir du capitalisme. Pour ne pas y être aspiré, réhabiliter le travail, instituer les communs et socialiser la monnaie » (Le Bord de l’eau, 2020, 298 p., 20 €).

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Présentation ici :

http://harribey.u-bordeaux4.fr/travaux/ouvrages/trou-noir.pdf

http://www.editionsbdl.com/fr/books/le-trou-noir-du-capitalisme/782

  • Yvon QUINIOU, Philosophe, « Apologie du matérialisme », Editions Les Belles Lettres, collection encre marine, 2019

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apologie du matérialisme La faute à Diderot

Le matérialisme a toujours fait problème, étant donné les enjeux idéologiques et donc politiques qu’il a impliqués et qu’il implique toujours.
Cet ouvrage tente d’examiner le matérialisme sous ses différentes formes prises au cours des siècles et de justifier ses bases.
Ce qui est en jeu, c’est l’existence de la matière, la conception que l’on doit s’en faire, son extension et, bien entendu, notre capacité de la connaître et d’en expliquer les diverses formes, des plus humbles aux plus hautes. Il s’agit aussi de le confronter à différentes questions comme la foi religieuse, l’art, la dimension métaphysique des choses (si elle existe) et, question finale, celle du Sens (avec une majuscule).
Il faudra aussi envisager lucidement la question des limites éventuelles de l’ontologie matérialiste, quitte à surprendre et à la rendre plus modeste… mais aussi plus convaincante dans son ordre propre.

Le dernier livre d’Yvon Quiniou est à la fois une affirmation forte de ses convictions de toujours, et un questionnement sur les enjeux actuels du matérialisme.
Le Journal du Pays yonnais – 21/03/2019

Faisant montre d’une réelle probité intellectuelle, Yvon Quiniou constate que, avec l’apparition, puis la productivité de la matière, la pensée bute sur un mystère (le mot est employé). Le matérialisme conséquent ne met pas fin à l’inquiétude métaphysique. Reste une question : comment expliquer que l’« esprit », s’il en est le « reflet », puisse nier la matière ? Pourquoi ne sommes-nous pas tous matérialistes ?
L’Humanité – 25/03/2019

Yvon Quiniou n’a cessé de partager son temps entre l’enseignement, le travail philosophique et, pour une part, l’engagement politique. Longtemps membre du PCF où il a eu des responsabilités, il continue de revendiquer des convictions communistes et collabore occasionnellement à L’Humanité. Il fait partie du comité de rédaction de la revue Actuel Marx, qu’il a contribué à fonder. Son travail philosophique se réclame du matérialisme et entend élaborer une théorie de la morale dans ce cadre, tout en en tirant des prolongements politiques.

Bernard TRAIMOND, Anthropologue, « Rugby, Palombes, Cercles…. L’art de créer du lien » aux éditions du Cairn,

rugby plaombe mockup.jpg   Bernard

Né dans les Landes où il vit et dont il parle la langue, Bernard Traimond est Professeur émérite d’anthropologie à l’Université de Bordeaux. Après des études de sciences économiques dont a rapidement vu les insuffisances, il a soutenu deux thèses d’anthropologie historique sous la direction de Maurice Agulhon sur la sociabilité puis les pratiques monétaires dans les Landes.
Par la suite, il a surtout insisté sur la nécessité d’éloigner les études anthropologiques de leurs objets canoniques pour se consacrer à de nouveaux sujets tels que l’orthographe française. L’attention portée aux preuves l’a conduit conduit à privilégier les discours, leurs contenu et leur forme, chaque information exprimant la marque de pratiques.

Professeur émérite d’anthropologie à l’Université de Bordeaux, membre correspondant de la Real Academia de Ciencias Politicas y Morales de Madrid, Bernard Traimond dirige avec Éric Chauvier, la collection « Des mondes ordinaires » chez Le Bord de l’eau.

A partir d’enquêtes sur les Landes de Gascogne où il est né et où il vit, constatant que les informations utilisées par les anthropologues de l’enregistrement de paroles au texte publié passent tôt ou tard par le langage, il a orienté ses recherches dans trois directions :

  • la première s’attachait à enquêter sur des objets qui échappaient traditionnellement à l’anthropologie. Leur étude permet de montrer ce qu’elle peut apporter de nouveau à des sujets rebattus. Il a donc travaillé entre autres sur la monnaie ou l’orthographe française.
  • il a voulu ensuite contribuer à dénoncer les faiblesses de l’anthropologie en insistant sur la nécessité de critiquer les sources qu’elle utilisait ou en tirant toutes les conséquences de ses manières d’enquêter notamment avec le magnétophone.
  • enfin il a insisté sur la nécessaire attention au détail des discours recueillis et sur les modalités utilisées pour en rendre compte. Pour cela, il a emprunté à l’anthropolinguiste américain Alessandro Duranti le terme d’ethnopragmatique afin de désigner la direction dans laquelle s’engage actuellement une partie de l’anthropologie, examiner les discours recueillis par ses enquêtes au moyen de la pragmatique du langage.

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  • AVE CesarE, texte de Vincent TACONET

Les souvenirs s’estompent,

Mais je n’oublie pas,

Je n’oublie pas ta présence à Bordeaux lors d’une initiative d’Espaces-Marx autour de l’engagement.

Soyons plus précis: il s’agissait d’une initiative de l’ actif atelier philo (Discordances), conduite par Dominique Jobard et Philippe Caumières fin Octobre 2003, se déroulant dans plusieurs lieux (cinéma Jean Vigo, salle de la Machine à Lire rue du parlement St Pierre), mariant projections et conférences, débats, échanges.

De toi, j’ai le souvenir d’un regard perçant, direct, qui n’inspirait la sympathie que parce qu’il refusait toute dérobade.

J’ai aussi le souvenir d’une déambulation-discussion rue Porte Dijeaux, au retour d’une projection-débat autour de La Chinoise de J-L Godard, ou de Ciao « Bella Ciao » de Jorge Amat.

Et puis, malgré ton assurance affichée, tu n’as pas manqué d’exprimer ton désarroi en venant me voir avant le débat sur l’engagement. Tu n’avais rien préparé et tu ne savais pas ce que tu allais « pouvoir dire ». Je t’ai rassuré en te demandant de faire part de ton expérience dans ce domaine, et tu l’as fait avec brio et pertinence, en écrivain et en ex-militant d’extrême gauche.. Tu n’étais pas homme à faire des cadeaux cajoleurs, tu t’exprimais directement, hors de propos attendus.

Quand l’ère Mitterrand (favorable à l’accueil des ex-extrémistes italiens), a laissé la place à la présidence Chirac, tu étais menacé. Fred Vargas (La vérité sur Cesare Battisti-2004) et d’autres se sont alors battus et ont organisé ta défense, puis ont fini par contribuer à ton évasion de France, menacé que tu étais d’être renvoyé en Italie.

A Bordeaux, avec l’ami Docteur Gilles Mangard et sa compagne écrivain Stéphanie Benson, nous avons à quelques-uns mis en mouvement un Comité de soutien, mené quelques actions.

Dans cette période, la presse affirmait de façon dominante, parfois agressive, que les intellectuels et la gauche française étaient « complètement à la masse ». La preuve en était qu’en Italie il y avait unanimité, particulièrement à gauche, contre Cesare Battisti, ce tueur sanguinaire. Voire? Quelques grands intellectuels italiens, inaudibles, ne partageaient pas ce point de vue. Au nom de quoi les Français soutenant Battisti auraient-ils été dans l’erreur quand celui-ci avait été condamné par contumace, sur le témoignage d’un chef repenti de son groupe qui avait pu ainsi bénéficier d’une confortable remise de peine?…

Qu’importe, Cesare Battisti s’est rappelé à nous, sans le savoir, quelques années plus tard à Bordeaux. Michel Allemandou, avec son théâtre Le gai Savoir, a mis en scène et joué La cavale de Battisti à Villenave d’Ornon en janvier 2008 (dans un tryptique comportant Eva forever et Le Silence des communistes). Le même a redonné La Cavale de Battisti (avec Le silence des communistes) en novembre 2009 au théâtre du Pont Tournant.

Michel Allemandou y proposait une adaptation inventive et frémissante du texte que venait de publier C. Battisti: Ma cavale (Grasset-Rivages 2006). Cette « confession d’innocence », sans concession, était préfacée, il faut le rappeler, par le tonitruant Bernard Henri-Lévy, dont les opinions et les convictions sont totalement opposées à celles de Césarée, des années 70 aux années 2000. La défense des droits, la volonté de justice, permettent parfois, pour un temps ou pour longtemps, de ces rencontres… Et l’ouvrage  s’enrichissait aussi d’une post-face de la fidèle Fred Vargas.

Depuis, on sait que celui qui passa d’Amérique latine en France, de France en Amérique latine, a finalement été livré par la Bolivie (au nom de quels avantages accordés par le Brésil fasciste?) à l’Italie de Salvini(Sale boulot), et aboutissement d’une histoire, d’une cavale de dizaines d’années. Les médias, très hostiles à Cesare, et très oublieux du parcours de cet homme et de l’ oeuvre de cet écrivain, auront tout de même été un peu déçus…:

Cesare, à sa descente d’avion et à son arrivée sur son hostile sol natal, n’a prêté le flanc à aucun scandale et n’a donné l’occasion à aucun commentaire désobligeant ou carnassier.

Dignité et simplicité, non menotté: chapeau, Cesare, ils t’on eu, mais tu nous a eus.

Ton arrestation et ton incarcération, assumées en toute dignité, auront fermé le bec, (une fois pour toutes?) aux viandards et aux charognards.

Vincent Taconet -23 janvier 2019

Une pétition pour exiger l’ « Amnistie pour Battisti et pour tous les faits en relation avec les années de plomb » est lancée: http://www.mesopinions.com/petition/politique/amnistie-battisti/58505

  • Alain Bihr : 1415-1763, le premier âge du capitalisme, tome 1, L’expansion européenne

LivreAlainBihr

Le capitalisme, c’est devenu un truisme, est un mode de production, pour employer les concepts forgés par Marx, dont le « devenir-monde » est la marque de fabrique. Originellement, il se trouve inséré dans une économie-monde. Les travaux de Braudel – et de son disciple Wallerstein – l’ont montré sans en tirer toutes les implications.

Alain Bihr, dans la lignée de son livre précédent, « La préhistoire du capital, le devenir-monde du capitalisme » (Éditions Page 2, 2006) qui se terminait par l’annonce d’un programme démentiel, publie le tome 1 – deux autres suivront – « 1415-1763, Le premier âge du capitalisme », sous titré « L’expansion européenne ». Karl Marx, dans le livre I du « Capital », n’aborde que dans la « Huitième Section », la dernière, « L’accumulation primitive » pour, quasiment, indiquer des voies de recherche.

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/12/20/processus-de-naissance-du-capitalisme/

  • L’économie post-keynésienne
Dans le paysage de la théorie économique hétérodoxe, une contribution très importante vient d’être apportée par la publication du livre L’économie post-keynésienne, Histoire, théories et politiques, dirigé par par E. Berr, V. Monvoisin et J.-F. Ponsot (Seuil, 2018) et réunissant 33 contributeurs.
J’en ai fait un compte rendu de lecture qui est publié par Contretemps :  http://www.contretemps.eu/harribey-economie-post-keynesienne
On trouvera dans ce livre éclaircis beaucoup de thèmes cruciaux, tant théoriques que politiques, concernant notamment la monnaie, l’emploi, la répartition. Quelques questions aussi en suspens, notamment sur la soutenabilité, mais qui les a vraiment résolues ?
Jean-Marie Harribey